En mai 1962, Nikita Khrouchtchev déclenche l'opération
        « Anadyr » et envoie 50 000 soldats, 36 missiles
        nucléaires SS-4 et 2 SS-5 et 4 sous-marins à Cuba pour le
        défendre de nouvelles invasions potentielles des États-Unis
        et pour rééquilibrer les forces nucléaires.
        
        Cette île alliée de l'Union Soviétique, considérée comme
        ennemi en pleine guerre froide, et contrôlée partiellement
        par l'armée des États-Unis, à Guantanamo se trouve à moins
        de 200 km de la Floride. Cela rend le territoire des
        États-Unis vulnérable à ces missiles, ceux-ci ne pouvant
        être détectés avec suffisamment d'avance pour garantir la
        riposte immédiate exigée par la politique de dissuasion. À
        l'inverse les États-Unis se trouvent dans l'impossibilité
        d'envahir l'île avec des méthodes conventionnelles.
        
        
Le 2 octobre 1962 débute l'opération
        « Kama ». 4 sous-marins d'attaque
        diesel-électrique de classe Fox-trot appareillent de la
        presqu'île de Kola. À bord des torpilles nucléaires (la
        nature "nucléaire" de ces torpilles ne sera connue qu'en
        2001 ; leur utilisation aurait déclenché un conflit
        atomique à l'initiative de l'URSS !). Les commandants
        Shumkov, Ketov, Savisky et Dubivko avaient pour mission de
        rejoindre le convoi de cargos soviétiques qui faisait route
        vers Cuba avec à leur bord les missiles nucléaires destinés
        à compléter le dispositif en place à Cuba. Ils avaient pour
        mission de protéger le convoi, si besoin au prix du
        torpillage des navires qui tenteraient de s'interposer.
        
        John Mc Call, directeur de la CIA rend compte au Conseil
        National de Sécurité que compte tenu des mauvaises
        conditions météo, les prises de vues par les Avions espions
        U2 sont impossibles.
        
        
        Le 13 octobre, les sous-marins soviétiques franchissent la
        barrière Açores - Terre-Neuve, après avoir essuyé le 9, une
        tempête qui a causé à bord des avaries.
        
        
Le 14 octobre, le Major Enderson, à bord de son U2,
        survole les sites d'installation des missiles et prend des
        photographies aériennes. Le 15, la lecture des films
        révèlent aux États-Unis que l'URSS était en train
        d'installer des missiles SS-4 à tête nucléaire à Cuba. Le
        niveau de préparation des sites laisse penser que les
        missiles seront opérationnels dans une semaine.
        
        
        Le 16 octobre, le Président Kennedy informé convoque le
        Conseil National de Sécurité. Kennedy prône une action
        militaire directe. Mc Namara, propose un blocus maritime de
        l'île jusqu'au retrait des missiles de Cuba.
        
        
        Le 22 octobre, alors que l'Amiral Enderson annonce que la
        mise en place du blocus maritime prendra environ 14 jours,
        Mc Call informe le président de la présence de 4
        sous-marins soviétiques. JFK annonce au peuple américain la
        teneur des informations révélées par l'avion U2 et les
        mesures de blocus naval décidées. Il demande à Khrouchtchev
        l'arrêt des opérations en cours.
        
        
        Le 23 octobre l'ordre de blocus est signé par JFK. Les
        sous-marins soviétiques atteignent la ligne de blocus en
        même temps que les navires de la flotte US. Moscou ne peut
        en être informé à cause de la saturation des réseaux de
        communication. La liaison enfin rétablie, les commandants
        des sous-marins reçoivent de Moscou l'ordre de poursuivre
        leur route. Khrouchtchev fait savoir à JFK, par le biais
        d'un homme d'affaire américain en voyage à Moscou qu'il
        continuera son action: « Si les USA veulent la guerre,
        alors nous nous retrouverons en enfer ».
        
        
        Le 24 octobre à 10h00, le blocus est en place. 30 cargos
        soviétiques sont en route. Parmi eux 4 ont des missiles
        nucléaires dans leurs soutes. Deux arrivent sur la ligne de
        blocus : le Khemov et le Gagarine. À 10h25 les cargos
        stoppent. Khrouchtchev ne juge pas utile de rompre le
        blocus. Les missiles déjà en place à Cuba suffisent.
        
        
        Le 25, 12 cargos rebroussent chemin. Les autres poursuivent
        leur route.
        
        
        Le 26, un des sous-marins est détecté au sonar. La chasse
        est lancée.
        
        
        Le 27 octobre, l'U2 du major Enderson est abattu.
        Khrouchtchev n'avait pas donné cet ordre. Il ne souhaitait
        pas accomplir le premier geste. Mais le Conseil National de
        Sécurité analyse cette action comme une escalade. JFK donne
        l'ordre en cas de nouvelle agression de bombarder les sites
        de missiles.
        
        
        Le 28 octobre, la CIA annonce que 24 missiles sont
        désormais opérationnels et pointés sur des objectifs sur le
        sol américain. Khrouchtchev annonce sur radio Moscou qu'il
        donne l'ordre de démanteler les sites de missiles. La
        chasse aux sous-marins bat son plein. Deux d'entre eux font
        surface, batteries à plat, pour les recharger. Ils font
        comprendre aux navires de la Navy de ne pas les provoquer.
        Dubivko, lors d'une manœuvre se fait arracher son mat
        d'antenne par un de ses poursuivants. Il prend cette action
        comme une manœuvre délibérée. Shumkov est toujours en
        plongée. Trois grenades d'exercices sont lancées par son
        poursuivant pour lui intimer l'ordre de faire surface. Il
        choisit de plonger en lançant un leurre. Le bruit de ce
        dernier est pris pour un lancement de torpille, puis sa
        manœuvre d'évasion est éventée. À bout de ses
        réserves d'oxygène, Shumkov fait surface au milieu de 4
        contre torpilleurs de la Navy. Rendant compte de la
        situation à Moscou, il se voit intimer l'ordre de se tenir
        en mesure de réagir. Une torpille nucléaire est insérée
        dans le tube lance torpille numero 1.
        
        
        Le 1er novembre trois des quatre sous-marins sont détectés.
        Ketov est toujours introuvable. Les sous-marins sont
        raccompagnés en haute mer.
        
        
        Le 7 novembre, Khrouchtchev accepte que les cargos soient
        inspectés par les navires de la Navy. La crise est évitée
        de peu. On ne saura qu'en 2001 que les sous-marins
        soviétiques étaient armés de torpilles à tête nucléaire.
        
        
        Le retrait des missiles (décidé par Nikita Khrouchtchev le
        25 octobre) après engagement écrit de non-invasion de Cuba
        par le président Kennedy. Cette clause de non-engagement
        est vue aujourd'hui comme un point très important de la
        négociation : il aurait accéléré la sortie de crise en
        permettant aux Russes de sauver la face.
        
        
        Les Soviétiques retirent leurs missiles de Cuba et les
        États-Unis les missiles Jupiter de Turquie.
        
        
        Les 2 gouvernements décident de contruire le téléphone
        rouge pour avoir une relation directe entre les chefs
        d'états.
        
        
        L'affaire des missiles est devenue depuis un cas d'école en
        théorie des jeux à somme non-nulle. Chaque étape en est
        minutieusement examinée avec inventaire des réponses
        possibles de chaque partie, et des risques associés.
        L'étude suggère que la crise ne pouvait se résoudre de
        façon rationnelle que comme elle l'a été.
        
        
        source : Wikipédia.